jeudi 30 janvier 2014

L'essence de la démocratie

L'essence de la démocratie, c'est le respect des règles. Faire de la transgression des lois un sport national et s'afficher comme une démocratie relève de la farce.

samedi 6 mars 2010

Regard sur les propos controversés de la députée Rosine Soglo




Une partie de la presse béninoise a fait largement écho de propos tenus récemment en marge des débats à l'Assemblée par la députée Rosine Soglo du parti la Renaissance du Bénin. Point n'est besoin de rappeler ici ces propos qui selon les commentateurs les plus acerbes tendraient à opposer les régions de peuplement du pays notamment "le Nord" et le "Sud" tenus respectivement pour berceau de la dite minorité et de la dite majorité. Certains observateurs plus conciliants envers l'auteure des propos en question y voient plutôt l'énoncé de la "vérité qui blesse".
Quoi qu'il en soit, Audo observe qu'il convient d'aborder les questions soulevées par cet épisode dans un état d'esprit complètement dépassionné. Le Mahatma Gandhi disait "qu'une société se juge par la manière dont elle traite ses minorités". Sur le même registre, Joseph Voyame éminent juriste Suisse et défenseur des droits de l'homme décédé récemment observait pour sa part que "Les majorités sont souvent magnanimes et accordent aux minorités plus qu'il ne leur reviendrait selon la loi des proportions.". Si la société béninoise aurait favorisé jusqu'alors l'émergence au pouvoir de personnes issues de ladite minorité, c'est donc tout à son honneur. Cela rassure les dites minorités et diminue les tensions qui pourraient résulter de l'attitude contraire, celle qui consisterait à les traiter comme quantité marginale. Il est vrai, disons-le, cette politique fut souvent la résultante des jeux d'alliance et de contre alliance dits "narcissismes des petites différences" qui dit-on serait un trait des ethnies "soeurs ennemies" du dit sud. Plus objectivement, la tactique du "diviser pour régner" utilisée par la traite puis le colonialisme a sans aucun doute stigmatisé de façon négative la relation de confiance entre les communautés de la partie méridionale. Quoi qu'il en soit, dans un tel contexte où cet avantage supposé n'a pas été arraché de force par les gens dits du Nord mais consentis par ceux dits du sud, Audo observe que doigté et tact sont nécessaires de tous côtés lorsqu'il s'agit d'aborder une remise en question ou toute question relative à cet équilibrage délicat plutôt qu'un volte-face frontal. En définitive et en bref, la députée Rosine Soglo sortirait grandie si elle fait preuve à l'avenir de plus de diplomatie lorsqu'il s'agit pour elle de prendre position autour de ces problématiques dont le traitement est loin d'être simple et trivial. Tout est dans l'art et la manière.

Thomas Coffi
audo@bluewin.ch
Audo: http://audo-express.blogspot.com/
Africa Union Democracies Observatory
Observatoire des démocraties de l'Union Africaine

mercredi 11 novembre 2009


"La force d’une communauté c’est la solidarité et on le voit au Québec et au Canada avec les autres communautés qui se soutiennent très fortement et qui arrivent à influencer leur destin au plan professionnel, économique et social. Les politiciens le savent et si les gens n’ont généralement pas grand respect pour les Africains c’est, entre autres, parce qu’on sait qu’ils ne sont pas solidaires, qu’ils sont dispersés et déchirés entre eux, chacun se cherchant pour lui-même et que surtout ils n’ont aucun poids économique."

Judith Houedjissin,

Politologue, manager public, communicatrice

Bénino canadienne

La clé du succès d'une politique du changement


"L’ancien président français, M. François Mitterrand a dit au cours d’un meeting à Paris, que lorsqu’on prend le pouvoir avec la volonté réelle de transformer un pays, on applique son programme dès la première année. Car, à partir de la 2è année, on est atteint par les aléas du pouvoir et les pressions des intérêts poussent au second plan, la dimension idéologique de votre combat. C’est connu de tous les sociologues politiques, sauf les politiciens africains qui concoctent des plans, dans la seule volonté de survivre à eux-mêmes"


Bernard Doza (journaliste et écrivain ivoirien)

lundi 7 septembre 2009


Corruption (Lutte contre la)

Lutte contre la corruption au Mali : Daniel A. Téssougué «Le moustique ne fabriquera jamais l’anti-moustique»
Le Républicain, 07/09/2009


Daniel A. Téssougué, magistrat malien, invite toutes les forces vives maliennes à se lever comme un seul homme pour demander aux autorités maliennes d’arrêter la comédie en cours dans le pays pour exiger une véritable politique de lutte contre la corruption dans le pays. C’était au cours d’une conférence débat sur le thème : «les mécanismes de lutte contre la corruption et les voies de recours», qu’il a co-animé le 5 septembre 2009, à l’espace de d’expression démocratique Kayira, avec Balla Konaré, enseignant à la faculté des sciences juridique et politique (FSJP).
Dans le cadre de sa série de conférences organisées avec l’appui financier de la fondation Rosa Luxemburg, le Réseau de communication Kayira a organisé le 5 septembre 2009, une conférence débat sur le thème : «Les mécanismes de lutte contre la corruption et les voies de recours». Pour animer cette conférence débat, le choix des organisateurs a porté sur Daniel A. Téssougué, magistrat et Balla Konaré, enseignant à la FSJP. Dr Omar Mariko, directeur du Réseau de communication Kayira qui a salué le partenariat entre le Réseau de communication Kayira et la Fondation Rosa Luxemburg d’Allemagne. Selon lui, cette franche collaboration, a permis au Réseau de communication Kayira, dans le cadre du projet «bonne gouvernance et promotion des droits humains», de sillonner le Mali pour animer des conférences en fonction des réalités des zones. Il a lancé un appel à tous les maliens qui pensent qu’on doit se battre pour développer le pays pour le bonheur du peuple. «Nous espérons qu’à travers ces débats, les maliens qui veulent le bonheur du peuple vont se retrouver pour dégager des espaces d’actions pour le développement du Mali», a-t-il déclaré.
Après une brève présentation de celle dont la fondation porte le nom, Dr Oumar Mariko a fait la place aux conférenciers. Dès l’entame de son intervention, Daniel Téssougué a indiqué que beaucoup a été dit et fait dans la lutte contre la corruption au Mali, sans que les résultats escomptés ne soient une réalité. Du général Moussa Traoré au Président ATT, en passant par Alpha Oumar Konaré, le magistrat a indiqué que l’Etat malien n’a jamais engagé une véritable lutte contre la corruption. «Les autorités n’ont jamais eu une véritable volonté de lutter contre la corruption. Tout ce qui est fait, c’est pour distraire le peuple et l’endormir davantage», a-t-il indiqué. Avant de déclarer que le moustique ne fabriquera jamais l’anti-moustique pour combattre les moustiques. Face à toute cette parodie de lutte contre la corruption, il a estimé que le moment est arrivé pour que les maliens ouvrent leurs yeux et prennent en main leur destinée en organisant des grandes manifestations pour contraindre les autorités à enclencher une véritable lutte contre le fléau de la corruption qui explique en grande partie les problèmes de sous développement du pays.
L’inutilité des états généraux sur la corruption
Il a estimé que les états généraux sur la corruption, organisés en novembre 2008 par le gouvernement malien, n’étaient pas d’une grande utilité. Selon lui, les 77 résolutions de cette foire, sont déjà prises en charge par des textes maliens. «Mais, ce n’est pas un problème de textes, mais plutôt celui lié au système politique en place dans le pays depuis des décennies», a-t-il déclaré. Avant de dire que le meilleur système de lutte contre la corruption est celui qui empêche les individus à prendre l’argent de l’Etat. Selon lui, dès que quelqu’un a pris l’argent de l’Etat, sa répression devient difficile. «Avec l’argent, il procède à des corruptions dans le système et échappe à la justice, souvent complice», a-t-il déclaré. Ce qui va amener le magistrat à soutenir : «dans un pays quand des voleurs, des bandits à col blanc entrent dans des deales avec des policiers, des magistrats, des responsables administratifs et des autorités politiques, ce pays est foutu. Et le Mali est aujourd’hui dans cette situation».
Et partant de la définition la plus simple du fléau qui le présente comme l’action d’un individu qui profite de sa position stratégique au niveau de l’Etat pour s’enrichir sur le dos du peuple, le Magistrat invitera les maliens à se lever pour dire non à la corruption. «On doit dire non à la corruption parce qu’il empêche le développement du pays», a-t-il indiqué. Il a ajouté que la corruption a atteint tous les secteurs du pays. Mais, il a exceptionnellement dénoncé la corruption qui occasionne les fraudes électorales. A propos, il a dénoncé Salif Kanouté, ancien Président de la cour constitutionnelle pour avoir déclaré à l’issue des élections présidentielles de 2007 que la fraude s’est installée en demeure au Mali. «Sous d’autres cieux, il devait être sanctionné», a-t-il déclaré. Avant d’indiquer que cela n’est pas surprenant dans un Mali où les autorités ont en conscience que les textes sont faits pour les autres.
Pire, il dira que dans l’appareil judiciaire malien, aujourd’hui, tout est fait pour faire la promotion des magistrats que tout le monde sait corrompus, au détriment des magistrats honnêtes et très compétents qui finissent par abandonner le corps. Le magistrat Daniel Téssougué a aussi estimé que bon nombre de responsables maliens sont souvent très mal placés pour reprocher quelques choses à leurs subalternes, parce que ayant trempé dans des histoires sordides. La solution selon Daniel Téssougué est dans la main du peuple malien qui doit, après 47 ans d’indépendance, refuser d’applaudir dans le vide et imposer aux gouvernants d’enclencher une véritable lutte contre la corruption.
Pour sa part, Balla Konaré a indiqué qu’une catégorie de fonctionnaires maliens et quelques hommes politiques se sont appropriés de toute la fortune du pays. Il a déclaré que certains responsables n’ont aucun amour de ce pays, avant de dénoncer la théorisation de la non humiliation des responsables de faits avérés de corruption par ATT. Selon lui, cet état de fait encourage les détournements de deniers publics. Pire, il a estimé qu’aujourd’hui, pour réussir au Mali, il faut être corrompu, voleur et truand. «Dans ce pays, des valeurs comme l’honnêteté, n’ont plus droit à être citée», a-t-il regretté. Si Daniel Téssougué a dénoncé la promotion de certains magistrats qui ne font pas honneur à la justice malienne, Balla Konaré s’est attaqué à la promotion au niveau de l’armée.
«La promotion dans l’armée n’est pas faite sur la base des valeurs intrinsèques, mais sur celle du copinage, du népotisme et de la corruption», a-t-il dénoncé. Pour conclure, Dr Oumar Mariko a indiqué que le système politique est à la base de la corruption au Mali. Selon lui, le moment est arrivé pour que les maliens qui partagent la même vision se donnent la main pour opérer un changement de système politique pour le bonheur du pays.
Assane Koné

Le Républicain, est seul responsable du contenu de cet article

dimanche 19 juillet 2009

Africa Union Democracies Observatory


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Notre but est simple. Nous inviter à partager nos points de vue sur l'évolution de la démocratie dans les pays de l'Union Africaine. Ayant comme crédo qu'un progrès substanciel sur le continent ne peut avoir lieu sans une participation effective du plus grand nombre et une attention des institutions aux besoins de chacun, nous nous proposons de porter un regard critique et constructif sur l'évolution des pratiques démocratiques. Nous sommes convaincus que la veille démocratique ne peut être laissée entre les seules mains des politiques. L'implication d'une société civile indépendante, participative, est primordiale pour consolider la démocratie. Ensemble, soutenons le progrès.
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